Gouttière de Reconditionnement Musculaire (GRM) : (Muscle Relaxing Flat Splint) est une goutière occlusale indiquée dans tous les cas de Dysfonctionnements de l'Appareil Manducateur (DAM) persistants (DAM articulaire, DAM non articulaire), en dépit d'une prise en charge préalable ou en première intention, dans les situations d'algies musculo-articulaires aiguës, d'importantes malocclusions établies et/ou de parafonctions majeures (Orthlieb et coll., 2004).
La GRM est essentiellement utilisée pour renforcer la prise en charge personnelle du patient et même s'il existe un effet placebo, l'effet sur le reconditionnement musculaire semble exister.
La gouttière occlusale est confectionnée, sur articulateur, en résine dure, avec une surface occlusale lisse et complète. Elle doit présenter des contacts occlusaux ponctuels, en relation centrée, sur l'ensemble des dents antagonistes et doit posséder un guide antérieur permettant une désocclusion immédiate c'est-à-dire sans générer d'interférences postérieures.
Le port est discontinu, essentiellement nocturne car les habitudes parafonctionnelles doivent êtres contrôlées lors de la journée par le patient lui-même (Brocard et Laluque, 1997). Le port ne doit pas excéder quelques mois (Widmalm 1999) ; le patient en s'habituant à la gouttière occlusale retrouve ses habitudes parafonctionnelles et une dépendance néfaste peut alors se créer. Un sevrage progressif est, ensuite, conseillé.
Pour les patients conscients de la corrélation de leur DAM à des situations ponctuellement stressantes comme des examens ou des compétitions sportives, le port nocturne épisodique est conseillé durant la période ou pendant l'activité (Lamendin 2004).
En revanche pour les patients à habitudes parafonctionnelles fréquentes qui usent leurs dents ou mettent en périls leurs reconstitutions prothétiques (Tomonaga 2005) ou implantaires, certains auteurs préconisent de façon permanente le port nocturne d'une gouttière occlusale (Rozencweig 1994 ; Widmalm 1999 ; Lobbezzo et coll., 2006).
Il semble important que le praticien apprenne au patient à auto-gérer ses parafonctions, en expliquant et en conseillant, pour augmenter son pouvoir d'action sur ses symptômes (Greene 2001). Le stress entraînant des parafonctions de type crispation, la rééducation visera à corriger ces habitudes nocives, en leur substituant des comportements bénéfiques répétitifs (posture de repos, lèvres jointes et sans contact dentaire, déglutition physiologique non crispée, ...). Il s'agit d'un véritable travail actif de reconditionnement neuromusculaire qu'une gouttière occlusale ne pourrait faire.
Holmgren (Holmgren et coll., 1993), en s'appuyant sur les travaux de Gentz (1972) et de Kydd (Kydd et Daly, 1985), avait démontré que la gouttière occlusale ne stoppait pas le bruxisme mais redistribuait la charge supportée par l'appareil manducateur tout comme Nagels (Nagels et coll., 2001) qui indique que la gouttière occlusale n'améliore pas le sommeil des bruxomanes. Le véritable traitement demeure la rééducation comportementale.